Le seul jeu coopératif enfant proposant de jouer avec des (fausses) pièces de monnaie et de s’enrichir. En regard de l’intention des pionniers des jeux coopératifs, on est loin du compte (coopérer pour produire plus et thésauriser plus est à l’antipode de “l’esprit du jeu coopératif”).
Cependant l’auteur explique que les enfants aiment jouer à la caissière, et que compter permet des apprentissages. Nous laisserons donc chacun se faire un avis. car si ceci m’a rebuté, force est de constater que ce jeu plaît aux enfants : on y retrouve une ambiance de jeu de dinette et jeu de marchand-e, en plus d’une liberté de s’organiser ou non, de se donner des rôles, ou pas, ou plusieurs, sans que le jeu ne nous l’indique à l’avance dans les règles. Les joueurs-euses tâtonnent donc pour trouver l’organisation leur permettant d’être les plus efficaces (on aurait préféré heureux-ses…) possible. Ce point ouvrant clairement au tâtonnement expérimental que nous plébiscitons. Un jeu ambivalent donc : une mécanique ouverte, stimulante, mais une intention présentée comme capitaliste qui me déçois.
Je mets trois tout de même, pour saluer : la fabrication allemande, le jeu d’auteur (premier jeu de Guillaume Lenoble) et l’ouverture d’une nouvelle maison d’édition “Belugames”.

Prenez le si vous aimez :
– les jeux offrant du défi
– les jeux d’auteurs et de toutes petites maisons d’éditions
– les jeux qui deviendront vite des “collectors”

Ne le prenez pas si vous n’aimez pas :
– les jeux de capitalisation
– les jeux à règles inspirés des jeux libres